Chapter 2: Nino Frank and the Italian Journal "900"
Notes
1Benjamin Crémieux, 'Italo Svevo', Le Navire d'argent, no.9, 1.2.26, p.23.
2Nino Frank, 'A Milan: Un découverte', Nouvelles littéraires, 20.2.26, p.6
3Alvaro, Bontempelli, Frank, Lettere a "900" (Rome: Bulzoni Editore, 1985), letter no.2 from Frank to Bontempelli, 1.3.26, p.192.
4Nino Frank, 'Le compteur de la rue d'Alésia', Le Bruit parmi le vent (Paris: Calmann-Lévy, 1968), pp.265-267. Note: The 'Vert-Galant' is the statue of Henri IV at the western tip of the Île de la Cité, and the Morgue stood at the opposite, eastern, tip, now the site of the Mémorial des Martyrs de la Déportation. The shape of the Île is often compared to that of a ship.
5See Bernard Baritaud, Pierre Mac Orlan: Sa vie, son temps (Geneva: Droz, 1992), pp.169-171.
6Lettere a "900", letter no.3 from Frank to Bontempelli, 7.5.26, pp.194-197.
7Lettere a "900", letter no.35 from Bontempelli to Frank, 19.10.26, p.120.
8Lettere a "900", letter no.16 from Alvaro to Frank, 5.11.26, p.26.
9Lettere a "900", letter no.28 from Frank to Bontempelli, 6.11.26, p.244.
10"900", Cahier d'Automne, October 1926.
11Benjamin Crémieux, "900", Nouvelle Revue Française, December 1926, p.770.
12"900", p.26.
13"900", p.66.
14"900", p.106.
15"900", pp.18-19.
16"900", pp.135-138.
17"900", p.186.
18"900", p.185.
19"900", p.186.
20"900", p.185.
21For further information on Ivan Goll, with the English translation of his short story, see the entry 'Ivan Goll and L'Eurocoque' on this website, under the Menu heading 'Translations from French'.
Original quotations from which translations taken
(numbers match relevant endnotes)
2L'Esame s'insurge contre eux, affirme avoir découvert Svevo depuis trois mois...tandis que Crémieux dénie toute originalité aux deux premiers livres de Svevo, et leur oppose le troisième, roman de psychanalyse caricaturale, l'Esame affirme que Svevo ne vaut que par ses deux premiers livres, assez flaubertiens.
3Dacché sono diventato, a Parigi, uomo d'azione, mi sembra di crepare, qui, con tutti morti e morti. Allora lavoro continuamente. Faccio due romanzi e una commedia oltre a 12 altre cose.
4Je vivais avec un ange...Qu'est-il de plus enivrant que de montrer Paris et sa nuit à la femme qu'on aime? Tout nous tentait, dans les pauvres éclairages du temps, mais surtout la Seine, depuis le Vert-Galant jusqu'à la Morgue sise encore à la poupe de la nef: mais, bientôt, d'invisibles filins nous ramenaient vers la masse mystérieuse des vieilles pierres de Cluny...nous n'étions qu'un couple d'amoureux comme les autres.
6Il 900 è un'idea meravigliosa e una delle tue più belle invenzioni, hai avuto ragione di capire che ne sarei stato entusiasta. Come avrai visto dalle Nouvelles littéraires d'oggi, e come vedrai (ti spedirò) da ritagli della Gazette du Franc, dell'Intrans, di Paris-Soir, ecc. provvedo a strombazzare la notizia ai quattro venti.
...Aragon non è adatto per dirigere a Parigi, poiché è intollerante. Ho pensato che Mac Orlan era l'unico adatto – anzitutto per il nome, poi per le molte amicizie che ha con editori ecc., infine poiché non è affatto intollerante. Glien'ho parlato, accetta, approva, s'è entusiasmato anche lui. E per mio mezzo ti spedisce questi consigli (mi servirà molto anche per aver manoscritti, me l'ha già proposto).
7Da ultimo Crès vien fuori con la condizione che la spedizione (e rispedizione poi delle invendute) sia a nostro carico, il che, visto che prende il 50% (!) anche sulle copie in deposito, è un'enormità.
8In Italia la rivista ha un grandissimo successo e se ne parla e se ne scrive molto, oltre a vendersi magnificamente.
9Guarda che qui tutti parlano di "900". E mi si chiede quanto abbiamo speso in pubblicita! Nessuna rivista è mai nata tanto bene. Vediamo di portarla bene in porto.
10 – de construire à nouveau et de mettre au point un monde réel en dehors de l'homme
– la vie, même la plus quotidienne et la plus banale, vue comme une aventure miraculeuse, comme un risque perpétuel
– c'est déplacer un coin de la surface de la réalité pour vous faire voir la réalité plus profonde.
11M. Bontempelli prône un réalisme imaginatif, le récit ou l'évocation d'un monde imaginaire, mais objectivement décrit, un art assez proche en somme de celui de Max Jacob, de Mac Orlan, de Ramòn Gomez de la Serna, et dans un certain sens d'Arioste.
12 vers l'île de l'aventure: une île ronde de cinq cents couverts, recouverte d'une nappe blanche, où la boisson, le café et les liqueurs étaient compris dans le repas qui nous attendait.
13Un nègre la main bandée, acheta un journal et donna au marchand un billet de cents francs. "Gardez la monnaie" fit-il.
14Personne ne tirait certainement au lièvre, par une nuit pareille. Il y avait donc encore en tout cas des gens vivants en ce monde: des gens qui se tiraient dessus.
15Je sentis que quelque chose finissait. C'était peut-être en moi: je fis un effort inutile et désespéré pour la retenir...je ne suis plus remonté en aéroplane.
16L'Eurocoque! Je l'ai! ... c'est le phylloxéra de la civilisation européenne, ou, pour être plus exact, occidentale. C'est le microbe qui prépare la mort de ce continent.
Sans doute...êtes-vous complètement vidé intérieurement. Vous n'avez peut-être plus de cœur ni de foie. Vous semblez être bien malheureux. Vous n'avez plus aucune ambition, plus aucun plaisir. Vous vous ennuyez, vous vous ennuyez! Par pur ennui, vous seriez capable de n'importe quoi, puisque aucun devoir au monde, aucune raison, aucun respect, aucune responsabilité, aucune foi ne vous tiennent. Vous avez la "maladie du vide". Tenez, vous pourriez être ce bandit du rapide Paris-Rome...
17Nous en sommes, à ce qu'on dit, à une époque de peintres: époque des couleurs ou plastique. La légende résulte maintenant d'une complexité d'objets: citons l'accordéon, le sang sur la neige, certaines scies popularisées par les soldats à Mayence ou dans le bled, quelques poupées obscènes, et on aura Mac Orlan...Le jeu est amusant. La tâche des auteurs de portraits et surtout de caricatures devient assez facile, avec les hommes de lettres.
Il est loisible de donner la responsabilité de cet état de choses au cubisme.
18Soupault et son sourire, ses épaules carrées, le parfum de son tabac anglais, sa vigueur contre l'été, contre la poésie, contre les hommes. Il est bien caché dans ses costumes, sous son chapeau. Il a le sourire de César Borgia. On le voit en rêve très facilement. Il ne parle jamais. Son sourire est toujours effrayant.
Pour ceux qui l'observent, il feint d'être écrivain, homme de lettres, directeur de revue. Il est autre chose. Il a trouvé le secret de créer la vingt-cinquième heure de la journée. Alors on le voit plus.
Un jour ou l'autre, il se passera quelque chose d'effrayant, et c'en sera lui le responsable, lui et son sourire.
19Je vois assez bien Bontempelli donnant le signal de la fin du monde. Il déclencherait avec une précision effrayante les cataclysmes les plus bruyants, tout en étant incommodé par la clameur.
J'ajoute qu'il ne doit avoir jamais pensé, en regardant une mouche, qu'il est possible de la tuer par un geste quelconque. Non pas qu'il ait pitié des mouches. Non. Mais il ne s'aperçoit pas de l'existence des mouches. Il a l'air de ne s'apercevoir de rien. D'avoir aboli le monde extérieur. De s'en tenir à l'effrayante cosmogonie qu'il cache dans son esprit et qu'il essaye de rendre toujours plus parfaite.
20Ivan Goll, l'homme qui chante tout le long de sa vie. Impossible de ne pas voir qu'il est allemand. Il a un rire couleur du Rhin. Des lunettes qui agrandissent l'œil, clignant comme les lumières de Nuremberg, dans la nuit de la fantaisie. Impossible de ne pas voir qu'il est français. Il est plein de sourires, d'ironie foraine. Son œil se fixe sur tout spectacle, il en profite pour oublier la versification: il crée de mystérieux projets de cosmogonies nouvelles.
Mon cher Robert Delaunay, surveillez Goll; c'est l'homme qui un jour ou l'autre vous volera la tour Eiffel pour l'emporter.
Où?